Bienvenue a la Revue Ergologia
La SIE s’est dotée depuis 2008 d’une revue, Ergologia, dont 26 numéros ont été publiés, le dernier en 2024. Cette dernière publications correspond à une relance de la revue après un arrêt de plusieurs mois et s’appuie sur un renouvellement de ces comités éditorial, de parrainage et scientifique. La revue est co dirigée par deux directrices : française et brésilienne renforcée par une équipe également internationale en charge de la faire vivre. Ce renouvellement s’est construit dans la continuité de la ligne éditoriale précédente et vient l’enrichir des initiatives et expériences ergologiques déployées ces dernières années.
La revue demeure internationale et pluridisciplinaire. Riche de plus de 25 ans de collaborations franco-lusophone (Portugal- Brésil), la revue s’ouvre aujourd’hui vers le monde hispanique où s’est d’ailleurs déroulé en septembre 2024 le IIIe Symposium Latino-Américain d’Ergologie à Bogota (Colombie). Bilingue depuis 2015, la revue devient trilingue (français, portugais, espagnol).
Son objectif général est de favoriser la confrontation et le dialogue entre des savoirs universitaires et des savoirs liés à l’activité de ceux et celles qui travaillent. Il devient de plus en plus évident que les réflexions sociales qui se mènent dans l’ignorance de notre patrimoine sont largement insuffisantes pour prendre en compte que l’être humain n’est pas condamné à se contenter du savoir que d’autres ont sur lui. A travers ses publications, la revue cherche à comprendre et analyser ce qui est en train de se transformer dans le monde du travail et plus généralement dans la vie sociale, ses nouvelles modalités, ses bifurcations, les problèmes, les déséquilibres et les arbitrages que nous faisons tous, dans la tentative quotidienne de vivre en santé.
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Ainsi pour favoriser la diversité des points de vue sur le travail et ses évolutions, la revue se propose de continuer à accueillir des textes, de différentes sources, intégrés dans différentes rubriques :
- des articles aux normes académiques, scientifiques traditionnelles, interpellant le monde universitaire sur les savoirs qu’il produit sur le travail et la vie sociale.
- Des conférences ou des communications prononcées lors d’invitations spécifiques comme les séminaires, les colloques, les tables rondes, les cercles de lecture…
- Des témoignages issus d’expériences professionnelles
- Des comptes-rendus d’ouvrages, de films ou d’autres formes d’expression (publier des entretiens qui interpellent également autant le champ politico-syndical (renouant les liens qu’entretient le mouvement ergologique avec les mouvements sociaux) que le monde de l’entreprise (ses décideurs, ses organisateurs), voire du politique (élus). C’est en suscitant le dialogue avec ces différents acteurs que s’éprouvera la place et la pertinence de l’ergologie comme approche et démarche d’analyse des situations de travail aujourd’hui vieille de 40 ans.
Ergologia met donc à disposition d’un large public, les réflexions, les résultats de recherches ou d’études dans des disciplines différentes, des bilans, des récits d’expériences vécues dans une diversité de milieux professionnels. Les auteurs susceptibles de proposer un texte sont tout autant divers : chercheurs, enseignants, formateurs, étudiants, cadres d’entreprise, praticiens, syndicalistes… La revue s’adresse donc à ceux ou celles qui ne cessent de s’interroger sur la connaissance et la transformation des activités humaines de travail et qui cherchent à engager un échange avec la démarche ergologique, pour un monde commun à construire.
Pour renforcer sa présence dans le monde de la publication sur le travail, la revue passe sous format électronique, à comité de lecture, via la plateforme OJS (plateforme de gestion des publications et des revues scientifiques internationales). Tous les lecteurs peuvent accéder aux 26 numéros en passant par le site de la SIE (ergologia.org) ou directement par le site OJS via le lien suivant : https://ergologia.org/revue/index.php/sie/index
L’accès à la plateforme peut également par Instagram et Facebook.
Le format électronique a ainsi pour objectif d’élargir l’accès à la revue et de garantir aux auteurs une meilleure diffusion de leurs réflexions.
Quelques mots pour mieux comprendre la démarche ergologique
La démarche ergologique repose à l’origine sur un « positionnement » selon lequel « rien de sérieux ne peut être dit sur le travail indépendamment de ceux qui travaillent ». C’est vrai du travail comme de toute activité humaine. Ainsi, l’ergologie se situe d’emblée au carrefour de multiples savoirs universitaires et des « savoirs-y-faire » des acteurs qui œuvrent dans les situations concrètes. Il s’agit de mettre en question ce qui se joue dans l’activité humaine en situation, activité prise dans des débats entre exigences collectives et exigences individuelles, entre contraintes et initiatives.
La démarche ergologique permet donc une réflexion critique et constructive sur la pluralité des normes à l’œuvre dans les activités humaines. Ce faisant, il semble fondamental d’admettre que ces normes ne peuvent être complètement ni définitivement préétablies à l’écart des protagonistes qui agissent dans des situations toujours singulières et changeantes, avec leurs « manières de faire ».
Or enfin, si s’interroger sur le travail comme activité, et plus généralement s’instruire de l’activité, consiste à penser la façon dont ses normes sont élaborées et pilotées, l’étude des situations apparaît inséparable d’une réflexion sur les transformations exigibles ou exigées par les acteurs. Il faut peut-être ainsi voir dans toute activité ce qui fait son dynamisme vital, et même sa santé : un refus de la passivité, une « opposition à l’inertie et à l’indifférence », selon les mots du philosophe Georges Canguilhem.
Par conséquent, l’enjeu de la démarche ergologique est de faire émerger les multiples façons dont sont mises en mots et en pensées les activités menées en situation ; s’instruire ainsi de ces activités en situation suppose de rester attentif à ce qu’elles offrent d’inattendu. Mais l’enjeu n’est pas simplement de connaître théoriquement une activité humaine : s’interroger sur une activité consiste alors aussi à réfléchir aux valeurs de cette activité. Il s’agit de se demander pourquoi tel choix a été préféré, au nom de quelles valeurs, comment ces valeurs sont devenues des normes, comment elles sont vécues et vivables, pour affronter quels aléas, en prévision de quelles actions… Les enjeux sont, en ce sens, indissociablement des enjeux théoriques et éthiques.